ETRETAT STATION BALNEAIRE NORMANDE ETRETAT STATION BALNEAIRE NORMANDE
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ETRETAT STATION BALNEAIRE NORMANDE

Commune de Haute Normandie entre Dieppe et Le Havre, Etretat compte environ 1.500 habitants. Célèbre dans le monde entier pour ses falaises, ce fut d’abord un simple village de pêcheurs avant de devenir une station balnéaire réputée. L’activité touristique a supplanté définitivement l’activité de pêche devenue essentiellement côtière à la fin du XXème siècle.

Alphonse KARR, auteur d’un roman à succès sur la ville participera à sa renomée. Enfin desservie par routes et chemin de fer, Etretat se développe en même temps que la mode des bains de mer. A partir de 1830, les villas de style balnéaire se construisent en briques et silex ainsi que le village qui se reconstruit peu à peu. Claude MONET, Gustave COURBET et Camille PISSARO viennent y poser leurs chevalets toujours inspirés par les falaises de craie. Un casino s’y implante et accueille les spectacles de jacques OFFENBACH qui y possède la villa ORPHEE. D’autres célébrités comme André GIDE, Georges BIZET, Gustave CHARPENTIER ou Jules MASSENET y auront leur résidence secondaire. Maurice LEBLANC y résidera également au Clos LUPIN, baptisé ainsi en hommage à son héros et aux fleurs qu’il y avait planté. ETRETAT, avec le Palais Bénédictine à FECAMP, la cathédrale à ROUEN, et la Fondation Claude MONET à GIVERNY fait partie des sites touristiques majeurs haut-normands. Avec son arche et son aiguille de 55 mètres, véritable obélisque normande, ETRETAT a toujours fait vagabonder l’imagination de ses visiteurs. A la manière de Guy de MAUPASSANT qui comparait la Porte d’Aval à un éléphant plongeant sa trompe dans l’eau ou de Maurice LEBLANC qui imaginait l’aiguille creuse renfermant un fabuleux trésor. Sur la falaise d’amont se trouve un monument dédié aux aviateurs NUNGESSER et COLI qui furent aperçus pour la dernière fois à cet endroit avant leur fatale traversée vers NEW YORK à bord de l’Oiseau blanc. Les Caloges, anciens bateaux de pêche retournés, servent toujours d’abris sur la plage. Les halles en bois dans le centre du village abritent artisans et commerçants. Parmi les nombreuses villas, il existe des maisons remarquables comme le Manoir de la Salamandre dans le centre du village ou le château des AYGUES sur les hauteurs.

Guy de MAUPASSANT décrit le site d'Étretat dans une lettre qu’il adresse à son ami Gustave FLAUBERT le 3 novembre 1877 :

« Quand on en approche, on aperçoit par dessous l'aiguille d'Étretat qui se trouve à 500 ou 600 mètres plus loin contre la porte d'Aval. Il faudrait que Bouvard tombât sur le varech glissant pour laisser à Pécuchet le temps de gagner la porte d'Aval sous laquelle on peut aussi passer à mer basse en enjambant de rocher en rocher, parfois en sautant, car il y a presque toujours de l'eau sous cette porte, ce qui ferait reculer Bouvard, lorsqu'il arriverait naturellement à vouloir passer par là. La petite baie formée entre les deux portes a cela de particulier qu'on aperçoit vers le milieu une sorte de demi-entonnoir gazonné, où serpente un sentier très rapide, qu'on appelle la Valleuse de JAMBOUR. Bouvard épouvanté par l'eau sous la porte d'Aval, et ne pouvant enjamber comme Pécuchet de rocher en rocher, au risque de se noyer dans les intervalles qui sont très profonds, retournerait sur ses pas et apercevrait la valleuse. Voici l'aspect de cette valleuse. J'indique l'herbe par les petits traits et le sentier par la ligne noire. On monte d'abord sur un reste d'éboulement qui mène au pied de la falaise, puis le sentier la longe de A à B, et devient ensuite très rapide, très glissant, avec des pierres qui roulent sous les pieds et les mains, et se termine par de brusques zigs-zags. Les gens craintifs se cramponnent aux herbes. (Cette valleuse, praticable même aux femmes hardies jusqu'à cette année, n'est plus accessible aujourd'hui qu'aux hommes très souples et très accoutumés aux falaises ; on doit la réparer). Autrefois une corde attachée au rocher, allait jusqu'au bas de la descente. Une fois en haut, on aperçoit ETRETAT, et on y arrive par une descente douce sur l'herbe, de 1 kilomètre environ. Il y a dans le haut de cette montée une butte en terre. On s'y réfugie, par crainte du rhume, après avoir gravi le sentier. »

 

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